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ANTHOLOGIE FÉMININE

Et je n’entendis plus, dans les airs apaisés,
Que l’oiseau soupirant sous les dômes brisés.

Sur les combles vieillis je m’assis en silence,
Aux lieux même où Tadmor siégeait dans l’opulence,
Où la pourpre d’Ophir décorait ses remparts.
Je ne vis plus au loin que des débris épars.
Ce lieu, cet abandon, ce site poétique.
Le lierre élancé sur la colonne antique,
Près des leçons du temps, les leçons de l’orgueil.
L’aspect d’une cité changée en un cercueil.
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De tant de majesté voilà donc ce qui reste !
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Tadmor a disparu dans la nuit éternelle.
Les flots des nations se sont poussés sur elle.
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Ainsi donc des humains les ouvrages périssent,
Ainsi dans le néant les siècles s’engloutissent,
Ainsi dans le néant tombent précipités
Et le faste du trône et l’orgueil des cites.


RETOUR DES ALPES

Silencieux vallon, humble pont de verdure.
Sentier mystérieux fuyant parmi les bois.
Ruisseau qui, sous ces rocs, cache sa source pure,
Après vingt ans d’exil enfin je vous revois !
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Le temps a tout détruit ! Le rêveur solitaire