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ANTHOLOGIE FÉMININE

fugier dans une maison de santé aux environs de Paris, où elle mourut loin des siens pendant que l’on vendait ses meubles.


MÉMOIRES[1]
(à propos de son mariage)

À cette époque, on employait cinquante ou soixante louis à faire une corbeille très riche pour contenir les objets précieux donnés par le mari, et cette corbeille, après être restée sur la commode de la jeune femme pendant six mois ou un an, montait au garde-meuble, où les rats la mangeaient malgré tous les symboles, tous les myrtes brodés sur l’enveloppe. — Mlle l’Olive (la lingère) avait donc fait faire un vase immensément grand, recouvert en velours blanc et vert richement brodé d’or ; le socle du vase était en bronze doré, et le couvercle, brodé comme le reste, était surmonté d’une pomme de pin de bronze noir, surmonté d’une flèche qui fixait également deux couronnes ciselées en or bruni, l’une d’olivier, l’autre de laurier. C’était dans cette corbeille que se trouvaient les châles de cachemire, les voiles de point d’Angleterre, les garnitures de robes en point à l’aiguille et en point de Bruxelles, ainsi qu’en blonde pour l’été.

Il y avait aussi des robes de blonde blanche et de dentelle noire, des pièces de mousseline de l’Inde, des pièces

  1. Ollendorff, éditeur. Nouvelle édition, 1892, par Mme Carette, née Bouver. L’ancienne édition datait de 1837, coûtait une soixantaine de francs, et était devenue difficile à se procurer.