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TROISIÈME PÉRIODE


DE L’INFLUENCE DES FEMMES DANS LA LITTÉRATURE

Pour connaître les mœurs d’un siècle, il faut consulter les ouvrages écrits par des femmes, presque toujours modelés uniformément sur une situation commune à toutes ; les femmes sentent et pensent beaucoup moins d’après leur jugement personnel que d’après les habitudes que leur ont données la place qu’elles occupent dans la société et le rôle qu’elles sont appelées à y jour. L’indépendance et l’originalité sont nécessairement rares chez des êtres dont l’existence est renfermée dans un cercle étroit et dont les intérêts sont semblables. Sauf les observations qu’elle aura pu faire sur elle-même, fécond et important sujet de réflexions, il y a toujours lieu de croire que ce que pense une femme est ce qui sera généralement reçu par les femmes de son temps, et de ce que les femmes pensent dans un temps quelconque on peut aisément inférer ce qu’elles y sont.


PENSÉES DÉTACHÉES

Le courage d’un homme est de se soustraire au joug ; celui d’une femme est de le supporter ; y conformer sa volonté, c’est pour elle le seul moyen d’espérer cette liberté qui consiste à faire ce qu’on veut.

L’énergie de l’âme s’endort dans les vagues rêveries de l’espérance ; le travail actuel pèse à celui qui croit pouvoir se reposer sur l’avenir : mais que tout à coup la perspective du bonheur se ferme devant lui, il recueille