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TROISIÈME PÉRIODE

d’hommes et de femmes, et se dévoue aux malheureux. En dehors du roman de Valérie et des Pensées d’une dame, il n’y a rien d’elle de très marquant.

LETTRE DE GUSTAVE À UN AMI
(Valérie.)

. . . . . . . . . . . . . . . .

Mais il me reste à te détailler ce qui suivit cette première partie de la fête. À peine fûmes-nous dix minutes dans cette salle, les uns assis au milieu des fleurs, les autres parlant à voix basse, tous paraissant aimer cette scène tranquille qui semblait offrir à chacun quelques souvenirs agréables, que la toile du fond se leva : une gaze d’argent occupait toute la place du haut en bas ; elle imitait parfaitement une glace. La lune disparut, et on vit à travers la gaze une chambre très simplement meublée, assez éclairée pour qu’on ne perdît rien, et une douzaine de jeunes filles assises auprès de leurs jouets, ou le fuseau à la main, travaillant toutes. Leur costume était celui des paysannes de notre pays : des corsets d’un drap bleu foncé, un fichu d’une toile fine et blanche, qui, se roulant comme un bandeau, enveloppait pittoresquement leur tête et descendait sur leurs épaules avec des nattes de cheveux qui tombaient presque à terre. Ce tableau était charmant. Une des jeunes filles paraissait se détacher de ses compagnes ; elle était plus jeune, plus svelte, ses bras étaient plus délicats ; les autres semblaient être