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TROISIÈME PÉRIODE

une chanson que lui adressa Béranger, chanson dont voici le refrain ;

  Veille, ma lampe, veille encore.
  Je lis les vers de Dufrénoy.


Ses premiers vers furent publiés en 1806. En 1814, l’Académie lui décerna un prix pour les Derniers moments de Bayard, dont voici un extrait.

Renaissez dans mes chants, nobles mœurs de nos pères !
Honneur, foi, loyauté, vertus héréditaires,
Que dans les vieux châteaux l’aïeul en cheveux blancs
Transmettait d’âge en âge à ses nobles enfants !
Renaissez, jours fameux, religion ! patrie !
Et toi dont la mémoire est à jamais chérie,
Bayard, toi dont le nom rappelle avec grandeur
Tout ce qu’ont eu d’éclat ces siècles de l’honneur.
Ta gloire ne meurt pas : le temps la renouvelle ;
Au sage comme au brave il t’offre pour modèle ;
Ton grand cœur au-dessus des caprices du sort
Se montra tout entier dans les bras de la mort ;
J’apporte à ton cercueil l’hommage de la France !
Déjà de Bonnivet l’orgueilleuse imprudence
Fuyait loin de Milan, où toujours les Français
Ont par de grands revers payé de grands succès ;
Bayard restait encore, et de sa renommée
Seul pouvait protéger les débris de l’armée ;
Tout à coup, ô douleur ! le tube meurtrier