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DEUXIÈME PÉRIODE


CARACTÈRES

L’homme d’airs[1] réunit tous les défauts : il est impertinent, suffisant, pédant, fat, affecté, important, dédaigneux ; Narcisse en est un modèle. Personne plus que Narcisse ne s’entend à donner une fête… Il sait à peu près tout ce qu’on peut savoir de bagatelles, ce qui le fait passer parmi beaucoup de gens pour homme de goût et homme de lettres : il a des livres, des tableaux, des coquilles, des nains, des singes, des perroquets, des chevaux, des chiens, c’est l’homme le plus affairé du royaume. Je ne sais comment il suffit à ces grandes occupations. — Cet homme utile à sa patrie passe neuf heures dans son lit, quatre à sa toilette, deux avec ses bêtes, autant avec le marchand de colifichets.


Mme  DE PUYSIEUX (Madeleine d’Arsaut)

(1720-1795)


Née à Paris, élevée au couvent, ce qui n’influença guère ses opinions, elle épousa à dix-sept ans un avocat au Parlement de Paris, Philippe-Florent de Puysieux, âgé de vingt-deux ans, qui s^occupait à faire des traductions d’ouvrages anglais pour les libraires. Il traduisit, en outre : La

  1. Ce que nous appelons aujourd’hui « petit crevé » ou « p’chutteux ».