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ANTHOLOGIE FÉMININE

nom est à peu près inconnu aujourd’hui, parce qu’elle n’a pas eu un salon brillant comme Mmes de Tencin, du Deffand, des amis comme d’Alembert ou Diderot, etc. Elle était une moraliste. « Une vieille demoiselle de condition qui s’est occupée toute sa vie de l’étude des hommes et des lettres. Tous ceux qui fréquentent les assemblées publiques de l’Académie française la connaissent. Elle n’en a jamais manqué une seule, et sa figure est remarquable : c’est une grande brune presque noire, des sourcils fort épais, de grands yeux pleins d’esprit et d’attention. Son livre prouve combien elle s’est nourrie de la lecture des Maximes de La Rochefoucauld et des Caractères de La Bruyère[1].

L’expression a presque toujours de la finesse et de la précision.

« Sa conversation était piquante et caustique, sachant braver le ridicule et saisissant ceux des autres avec beaucoup de finesse ; elle plaisait par sa franchise, même par sa bizarrerie. Elle était implacable surtout pour les bavards, les sots et les fais, mais serviable pour tous et d’une infatigable charité[2]. »

Elle a publié avec beaucoup de succès :

Doutes sur diverses opinions reçues dans la société, dédiés aux mânes de M. Saurin, membre

  1. Grimm, dans sa Correspondance littéraire.
  2. Hippolyte de Laporte.