cruels, qu’ils voulaient toujours rester ignorants, et que leurs femmes n’avaient point de modestie. J’aime les Athéniens, parce qu’ils étaient savants, qu’ils punissaient l’oisiveté, l’ingratitude. Il est vrai qu’ils avaient de grands défauts ; mais pourtant j’aime mieux les défauts des Athéniens que les vertus des Lacédémoniens. Permettez-moi de dire à ces dames comment on traitait les enfants à Sparte.
J’y consens de bon cœur ; mais souvenez-vous qu’en nous faisant remarquer les défauts des Lacédémoniens, la justice demande que vous disiez quelque chose de leurs vertus.
Je ne leur trouve pas de vertus, je vous assure.
Comment pouvez-vous dire cela ; ma chère ? la grande obéissance qu’ils avaient pour les lois n’était-elle pas une vertu ?
Non, en vérité, ma chère Bonne ; je vous demande pardon de n’être pas de votre sentiment, mais vous voulez que nous vous disions toujours la vérité, et je mentirais si je disais que je trouve cela une vertu. Tenez, ma Bonne, je dois vous obéir : mais si vous me disiez de tuer lady Mary, mon obéissance serait-elle une vertu ? Obéir à de mauvaises lois, n’est-ce pas être bien méchant ?