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DEUXIÈME PÉRIODE

gouvernantes ? Il y en a un grand nombre qui sont aussi ignorantes que ces dernières, beaucoup plus dissipées, et qui ont moins de mœurs. Leurs exemples font une contradiction perpétuelle avec leurs maximes. Celle-ci, par une sévérité outrée, ferme le cœur de ses filles, qui, réduites à la confiance d’une amie ou d’une domestique, font autant de chutes que de pas. Celle-là, par une mollesse dangereuse, craint d’altérer leur santé en les contredisant, et choisit de laisser aller les choses comme elles peuvent, plutôt que de s’assujettir à la contrainte des moyens qui peuvent conduire au juste milieu entre la dureté et la faiblesse.


UNE LEÇON
Miss Belotte.

Je suis bien fâchée de ne vous avoir pas connue plus tôt, Mademoiselle ; je sens que je suis d’une telle ignorance, que j’en suis toute honteuse. Je veux réparer le temps perdu, et m’instruire de mille choses toutes simples que je n’entends pas.

Mademoiselle Bonne.

Outre qu’il est honteux d’être ignorantes, il y a encore une grande raison qui doit vous faire chercher à être instruites. Vous serez toutes mariées, Mesdames, et vous épouserez des hommes qui auront beaucoup étudié, voyagé, et qui devront être savants. Si vous ne savez parler que de vos coiffures, et que vous ayez un mari qui ait profité de son éducation, il s’ennuiera avec vous,