Ce matin, nous avons fait deux lieues pour Kyswick, château fameux par la paix de 1697, et nous partons ce soir pour Amsterdam, d’où je vous écrirai s’il m’est possible ; les routes, les amusements, me laissent à peine le temps de poser le pied à terre.
Moi, dont l’âme semble créée
Pour chérir la paix qui me fuit,
Je vis agitée, entourée ;
Vous, dont l’esprit plaît et séduit,
Vous, que les grâces ont parée
De ce charme que chacun suit.
Souvent dans vos champs retirée.
Vous vivez sans joie et sans bruit.
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Des destins divers sont nos guides ;
Si les monts, les torrents rapides
Offrent des dangers, des terreurs,
Au pied de cent rochers arides.
Le vert des prés, l’émail des fleurs,
Enchantent l’œil des voyageurs ;
Mais qui traverse dans la plaine
Des chemins sûrs et peu riants
À moins de plaisir, moins de peine :
Tel est le sort qui nous entraîne !
Un nombre égal d’heureux moments,
D’ennui, d’espoir, d’amour, de haine.
Des mortels partage les ans !