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DEUXIÈME PÉRIODE

grossier et cruel, elle fut forcée de se séparer de son mari et vécut dans des embarras pécuniaires des plus pénibles, auxquels vinrent s’ajouter des critiques acerbes dont elle fut le but, en dépit des relations d’amitié qu’elle entretint avec Voltaire et Mme du Châtelet. Pendant son séjour à Ferney, elle écrivit des lettres très curieuses sur la vie intime de ses hôtes, lettres qui furent publiées longtemps après sa mort.

Elle publia les Lettres péruviennes, roman dans lequel on trouve, selon Palissot, des sentiments, de la passion, mais plus ordinairement

Une métaphysique où le jargon domine,
Souvent imperceptible à force d’être fine.

Ces Lettres péruviennes furent son début littéraire. Elle avait cinquante-deux ans. Elle eut un grand succès au théâtre avec Cénie, et un grand revers qui l’accabla profondément avec la Fille d’Anatide. Sainte-Beuve l’accuse de cailletages ; elle-même ne disait-elle pas :

Cailleter, oh ! c’est une douce chose.


LETTRES PÉRUVIENNES

. . . . . . . . . . . . . . . .

Quoique l’astronomie fût une des principales connaissances des Péruviens, ils s’effrayaient des prodiges, ainsi que bien d’autres peuples. Trois cercles qu’on avait aperçus autour de la lune, et surtout quelques comètes,