Page:Alquie - Anthologie feminine.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
ANTHOLOGIE FÉMININE

assombrir la fin de sa vie. Elle mourut à soixante-neuf ans, accablée d’infirmités.


ODE II[1]
SUR LA BEAUTÉ

La nature ayant donné les cornes aux taureaux pour leur défense, aux chevaux les pieds, aux lièvres la vitesse, aux poissons les nageoires, les ailes aux oiseaux et aux hommes la prudence, elle n’eut plus rien dont elle pût faire présent aux femmes. Que leur donna-t-elle donc ? La beauté, qui leur tient lieu de dards et de boucliers, car il n’y a rien qui puisse résister à une belle.


ODE XXXVII
SUR LE PRINTEMPS

Voyez comme au retour du Printemps toutes les grâces sont chargées de roses ; voyez comme le calme règne sur la mer ; voyez comme les plongeurs se jouent dans l’eau et comme les grues s’en retournent.

Le soleil brille d’une lumière pure et les nuées obscures sont dissipées. Voyez comme le travail du laboureur est éclatant. Les oliviers poussent déjà, et la vigne est couronnée de ses feuilles. Enfin, tout semble nous assurer de l’abondance de cette année.

  1. Poésies d’Anacréon et de Sapho, 1668. « En traduisant Anacréon en notre langue, j’ai voulu donner aux dames le plaisir de lire le plus joly et le plus galant poète grec que nous ayons », dit-elle dans sa préface.