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ANTHOLOGIE FÉMININE

mon fils, Conseils à ma fille, De l’Amitié, Réflexions sur la femme, forment un traité de morale et d’éducation des plus complets.

« La marquise de Lambert eut la première un salon dans ce XVIIIe siècle où les femmes régnèrent par les salons. La première elle fut une puissance sociale, littéraire, académique, dirigea la mode, régenta le goût, imposa le ton, fit de l’éventail le sceptre de la conversation, donna de ces dîners dont le billet d’invitation était un brevet de réputation et d’influence. Hâtons-nous de le dire : si Mme de Lambert fut une puissance, elle mérita de l’être. Son talent est resté pur comme sa vie, son influence fut noble comme son cœur. Elle exerça sur les mœurs de son temps un empire salutaire.

« Son histoire, qui est celle d’une femme sage et heureuse par la sagesse, est courte, comme celle des gens heureux et sages, et peut tenir en quelques lignes. Le drame de sa vie est tout intérieur.

« enfant, elle se dérobait souvent aux plaisirs de son âge pour aller lire en son particulier, et elle s’accoutuma dès lors de son propre mouvement à faire de petits extraits de ce qui la frappait le plus.

« Sa mère s’était remariée à Bachaumont, qui fit l’éducation de la petite fille.

« Fontenelle, qui fut un de ses meilleurs amis, dit que « sa maison était la seule où l’on se