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ANTHOLOGIE FÉMININE

lettre, Madame, parce qu’elle vaudra quelque chose en passant par vos mains. Ce n’est qu’un simple compliment. J’ai eu besoin de votre conseil pour le hasarder, car je ne sais que trop le peu de temps que cette admirable personne a à donner à des choses aussi inutiles. Vous me donnez bien de la vanité quand vous m’assurez. Madame, qu’elle prendrait bien du plaisir à avoir un commerce réglé avec moi si elle en avait le loisir. C’est me dire proprement qu’elle m’estime et qu’elle m’honore de son amitié. Il suffirait que l’on sût en ce pays qu’elle me trouve digne de cette grâce pour que le Sacré Collège me regardât avec admiration. Jugez, Madame, de ce qui arriverait si, effectivement, j’étais en possession de cet avantage. Mme de Maintenon écrit d’une manière si noble, si spirituelle, que je ne sais si ses lettres ne me feraient pas encore plus de plaisir que d’honneur…

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MARQUISE DE CAYLUS
(Marthe-Marguerite de Villette)

(1673-1729)


Elle était protestante, parente de Mme d’Aubigné, et raconte, dans ses Souvenirs, sa conversion dans les termes suivants :

Mme de Maintenon vint me chercher et m’emmena seule à Saint-Germain. Je pleurai d’abord beaucoup, mais je trouvai, le lendemain, la messe du roi si belle,