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DEUXIÈME PARTIE

ÉTUDE DES ESPÈCES
AU POINT DE VUE DE LEUR ORIGINE
DES PREMIERS TEMPS DE LEUR CULTURE
ET DES PRINCIPAUX FAITS DE LEUR DISPERSION[1].

CHAPITRE PREMIER

PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS PARTIES SOUTERRAINES
TELLES QUE RACINES, BULBES OU TUBERCULES[2].

Radis, Raifort.Raphanus sativus, Linné.

Le radis est cultivé pour ce qu’on appelle la racine, qui est, à proprement parler, la partie inférieure de la tige avec la racine pivotante[3]. On sait à quel point la grosseur, la forme et la couleur de ces organes, qui deviennent charnus, peuvent varier, suivant le terrain et les races cultivées.

Il n’y a pas de doute que l’espèce est originaire des régions tempérées de l’ancien monde ; mais, comme elle s’est répandue dans les jardins, depuis les temps historiques les plus reculés, de la Chine et du Japon jusqu’en Europe, et qu’elle se sème fréquemment autour des cultures, il est difficile de préciser son point de départ.

Naguère on confondait avec le Raphanus sativus des espèces voisines, de la région méditerranéenne, auxquelles on attribuait certains noms grecs ; mais le botaniste J. Gay, qui a beaucoup

  1. Un certain nombre d’espèces, dont l’origine est bien connue, comme la carotte, l’oseille, etc., sont mentionnées seulement dans le résumé au commencement de la dernière partie, avec une indication des faits principaux qui les concernent.
  2. Quelques espèces sont cultivées tantôt pour leurs racines et tantôt pour leurs feuilles ou leurs graines. Dans d’autres chapitres se trouvent des espèces cultivées pour leurs feuilles (fourrages) ou pour leurs graines, etc. J’ai classé en raison de l’usage le plus habituel. Au surplus, l’index alphabétique renvoie à la place adoptée pour chaque espèce.
  3. Voir l’état jeune de la plante lorsque la partie de la tige au-dessous des cotylédons n’est pas encore renflée. Turpin en a donné une figure dans les Annales des sciences naturelles, série 1, vol. 21, pl. 5.