Europe, on l’aurait probablement trouvé sur toutes les côtes et îles orientales et occidentales, assez uniformément.
9o Nous ne pouvons avoir aucune date ancienne sur l’existence du Cocotier en Amérique ; mais sa présence en Asie, il y a trois ou quatre mille ans, est constatée par plusieurs noms sanscrits. Piddington, dans son Index, n’en cite qu’un, Narikela, C’est le plus sûr, car il se retrouve dans les langues modernes de l’Inde. Les érudits en comptent une dizaine, qui, d’après leur signification, paraissent s’appliquer à l’espèce ou à son fruit[1] Narikela a passé, avec modification, en arabe et en persan[2]. On le trouve même à 0-Taïti sous la forme de Ari ou Haari[3], concurremment avec un nom malais.
10o Les Malais ont un nom très répandu dans l’archipel, Kalâpa, Klâpa, Klôpo. À Sumatra et Nicobar, on trouve le nom Njîor, Nieor, aux Philippines Niog, à Bali Niuh, Njo, à Tahiti Niuh, et dans d’autres îles Nu, Nidju, Ni, même à Madagascar Wua-niu[4]. Les Chinois disent Ye, soit Ye-tsu (arbre Ye), Avec le nom sanscrit principal, cela constitue quatre racines différentes, qui font présumer une existence ancienne en Asie. Cependant l’uniformité de nomenclature dans l’archipel jusqu’à Taïti et Madagascar indique un transport par les hommes depuis l’existence des langues connues.
Le nom chinois signifie : tête du roi de Yüe. Il remonte à une légende ridicule dont parle le Dr Bretschneider[5]. La première mention du Cocotier, d’après ce savant, se trouve dans un poème du IIe siècle avant Jésus-Christ ; mais les descriptions plus reconnaissables sont dans les ouvrages postérieurs au IXe siècle de l’ère chrétienne. Il est vrai que les anciens écrivains connaissaient à peine le midi de la Chine, seule partie de l’empire où le Cocotier puisse vivre.
Malgré les noms sanscrits, l’existence du Cocotier dans l’île de Ceylan, où il est bien établi sur le littoral, date d’une époque à peu près historique. Près de Point-de-Galle, nous dit Seemann[6], on voit gravée sur un rocher la figure d’un prince indigène Kottah Raya, auquel on attribue la découverte des emplois du Cocotier, inconnu avant lui, et la plus vieille chronique de Ceylan, le Marawansa, ne parle pas de cet arbre, bien qu’elle cite minutieusement les fruits importés par divers princes. Remarquons aussi que les anciens Grecs et Égyptiens, malgré leurs rapports avec l’Inde et Ceylan, n’ont eu connaissance de la noix de coco
- ↑ M. Eugène Fournier m’a indiqué par exemple : Drdapala (à fruit dur), Palakecara (à fruit chevelu), Jalakajka (réservoir d’eau), etc.
- ↑ Blume, Rumphia, 3, p. 82.
- ↑ Forster, De plantis esculentis, p. 48 ; Nadeaud, Enum. des plantes de Tahiti, p. 41.
- ↑ Blume, Ibid.
- ↑ Bretschneider, Study and value, etc., p. 24.
- ↑ Seemann, Flora Vitiensis, p. 276.