Ying sou aussi bien au P. somniferum qu’au P. Rhœas, Le P. somniferum, à présent, est largement cultivé dans toutes les provinces de l’empire chinois et aussi en Mantchourie et en Mongolie. Williamson (Journeys in North China, Manchuria, Mongolia, 1868, 2, p. 65) l’a vu cultivé partout en Mantchourie. On lui racontait que la culture du Pavot rapporte deux fois plus que celle des céréales. Potanin, voyageur russe, qui visita en 1876 la Mongolie septentrionale, a vu d’immenses plantations de Pavot dans la vallée de Kiran (entre 47° et 48° lat.). Cela effraie beaucoup le gouvernement chinois et encore plus les Anglais, qui craignent la concurrence du « native opium ».
« Vous n’ignorez pas probablement que dans l’Inde et en Perse on mange l’opium, mais on ne le fume pas. L’habitude de fumer cette drogue paraîtrait une invention chinoise et qui n’est pas ancienne. Rien ne prouve que les Chinois aient fumé l’opium avant le milieu du siècle passé. Les missionnaires jésuites en Chine aux dix-septième et dix-huitième siècles n’en parlent pas. Seul le Père d’Incarville dit, en 1750, que la vente de l’opium est défendue, parce que souvent on en fait usage pour s’empoisonner.
« Deux édits défendant de fumer l’opium datent d’avant 1730, et un autre, de 1796, parle des progrès du vice en question. Don Sinibaldo de Mas, qui a publié en 1858 un très bon livre sur la Chine, pays qu’il avait habité pendant de longues années en qualité de ministre d’Espagne, prétend que les Chinois ont pris cette habitude du peuple d’Assam, dans le pays où on le fumait depuis longtemps. »
Une aussi mauvaise habitude est faite pour se répandre, comme l’absinthe et le tabac. Elle s’introduit peu à peu dans les pays qui ont des rapports fréquents avec la Chine. Souhaitons qu’elle ne gagne pas une proportion aussi forte que chez les habitants d’Amoy, par exemple, où les fumeurs d’opium constitituent le chiffre de 15 à 20 0/0 de la population adulte[1].
Rocou. — Bixa Orellana, Linné.
La matière tinctoriale appelée Rocou en français, Arnotto en anglais, se tire d’une pulpe de la partie extérieure des graines.
Les habitants des Antilles, de l’isthme de Darien et du Brésil s’en servaient, à l’époque de la découverte de l’Amérique, pour se teindre le corps en rouge, et les Mexicains pour diverses peintures[2].
Le Bixa, petit arbre de la famille des Bixacées, croît naturellement aux Antilles[3] et sur une grande partie du continent amé-