charatus, etc.), qu’on regarde souvent comme de simples variétés. Aitchison n’a vu aussi le Sorgho que cultivé. L’absence de nom sanscrit rend également l’origine indienne très douteuse. Bretschneider, de son côté, dit le Sorgho indigène en Chine, quoique les anciens auteurs chinois, selon lui, n’en aient pas parlé. Il est vrai qu’il cite le nom, vulgaire à Péking, de Kao-liang (haut millet), qui s’applique aussi à l’Holcus saccharatus pour lequel il convient mieux.
Le Sorgho n’a pas été trouvé dans les restes des palafittes de Suisse et d’Italie. Les Grecs n’en ont pas parlé. La phrase de Pline[1] sur un Milium introduit de son temps de l’Inde en Italie a fait croire qu’il s’agissait du Sorgho, mais c’était une plante plus élevée, peut-être l’Holcus saccharatus. Le Sorgho n’a pas été trouvé en nature et d’une manière certaine dans les tombeaux de l’ancienne Égypte. Le Dr Hannerd a cru le reconnaître d’après quelques graines écrasées que Rosellini avait rapportées de Thèbes[2] ; mais le conservateur des antiquités égyptiennes du Musée britannique, M. Birch, a déclaré plus récemment qu’on n’a pas découvert l’espèce dans les anciens tombeaux[3]. Pickering dit en avoir reconnu des feuilles, mêlées avec celles du Papyrus. Il dit aussi en avoir vu des peintures, et Lepsius a figuré des dessins qu’il prend, ainsi que Unger et Wilkinson, pour le Durra des cultures modernes[4]. La taille et la forme de l’épi sont bien du Sorgho. Il est possible que cette espèce soit le Dochan, mentionné une fois dans l’Ancien Testament[5] comme une céréale avec laquelle on faisait du pain. Cependant le mot arabe actuel Dochn s’applique au Sorgho sucré.
Les noms vulgaires ne m’ont rien appris, à cause de leur sens ou parce que souvent le même nom a été appliqué à différents Panicum et Sorghum. Je ne puis en découvrir aucun qui soit certain dans les langues anciennes de l’Inde ou de l’Asie occidentale, ce qui fait présumer une introduction antérieure de peu de siècles à l’ère chrétienne.
Aucun botaniste n’a mentionné le Durra comme spontané en Égypte ou en Arabie. Une forme analogue est sauvage dans l’Afrique équatoriale ; mais R. Brown n’a pas pu la déterminer exactement[6], et la flore de l’Afrique tropicale qui se publie à Kew ne contient pas encore l’article des Graminées. Il reste donc uniquement l’assertion du Dr Bretschneider que le Sorgho, de grande taille, est indigène en Chine. Si c’est bien l’espèce, elle
- ↑ Pline, Hist., l. 18, c. 7.
- ↑ Cité par Unger, Die Pflanzen des alten Égyptens, p. 34.
- ↑ S. Birch, dans Wilkinson, Manners and customs of ancient Egyptians, 4878, vol. 2, p. 427.
- ↑ Les dessins de Lepsius sont reproduits dans Unger, l. c., et dans Wilkinson, l. c.
- ↑ Ezechiel, 4, 9.
- ↑ Brown, Bot. of Congo, p. 54.