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LOCULAR

forme intermédiaire, à une époque préhistorique pas très ancienne. Les expériences de M. H. Vilmorin[1] viennent à l’appui, car les croisements de l’Épeautre par le Blé blanc velu et vice versa ont donné des « métis, dont la fertilité est complète, avec mélange des caractères des deux parents, ceux de l’Épeautre ayant cependant quelque prépondérance[2].

II. Amidonier. — Triticum dicoccum, Schrank. — Triticum amyleum, Seringe.

Cette forme (Emmer ou Æmer, des Allemands), cultivée surtout en Suisse pour l’amidon, supporte bien les hivers rigoureux. Elle contient deux graines dans chaque épillet, comme le véritable Épeautre.

M. Heer[2] rapporte à une variété du Tr. dicoccum un épi trouvé, en mauvais état, dans la station lacustre de Wangen, en Suisse. M. Messikommer en a trouvé depuis à Robenhausen.

On ne l’a jamais vu spontané. La rareté de noms vulgaires est frappante. Ces deux circonstances, et le peu de valeur des caractères botaniques propres à le distinguer du Tr. Spelta, doivent le faire considérer comme une ancienne race cultivée de celui-ci.

III. Locular, Engrain. — Triticum monococcum, Linné.

Le Locular, Engrain commun ou Petit Épeautre, Einkorn des Allemands, se distingue des précédents par une seule graine dans l’épillet et par d’autres caractères, qui le font considérer par la majorité des botanistes comme une espèce véritablement distincte. Les expériences de M. H. Vilmorin appuient jusqu’à présent cette opinion, car il n’est pas parvenu à croiser le Triticum monococcum avec les autres Épeautres ou froments. Cela peut tenir, comme il le remarque lui-même, à quelque détail dans la manière d’opérer. Il se propose de renouveler les tentatives, et réussira peut-être. En attendant, voyons si cette forme d’Épeautre est d’ancienne culture et si on l’a trouvée quelque part dans un état spontané.

Le Locular s’accommode des sols les plus mauvais et les plus rocailleux. Il est peu productif, mais donne d’excellents gruaux. On le sème surtout dans les pays de montagnes, en Espagne, en France et dans l’Europe orientale, mais je ne le vois pas mentionné en Barbarie, en Égypte, dans l’Orient, ou dans l’Inde et en Chine.

On a cru le reconnaître, d’après quelques mots, dans le Tiphai de Théophraste[3]. Dioscoride[4] est plus facile à invoquer, car il distingue deux sortes de Zeia, l’une ayant deux graines, l’autre

  1. H. Vilmorin, Bull. de la Soc. bot. de France, 1881, p. 858.
  2. a et b Heer, Pflanzen d. Pfahbauten, fig., p. 5, fig. 23, et p. 15.
  3. Fraas, Synopsis fl. class., p. 307.
  4. Dioscorides, Mat. med., 2, c. III, 155.