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LUPIN — TERMIS

l’existence de quatre noms vulgaires différents, suivant les provinces ; mais la plante y existe seulement à l’état cultivé ou presque spontané, dans les champs et les endroits sablonneux[1].

En Italie, l’espèce a été indiquée, par Bertoloni, sur les collines de Sarzane. Cependant M. Garuel ne pense pas qu’elle y soit spontanée, non plus que dans d’autres localités de la péninsule[2]. Gussone[3] est très affirmatif pour la Sicile. Il indique la plante : « sur les collines arides et sablonneuses, et dans les prés (in herbidis) ». Enfin Grisebach[4] l’a trouvée dans la Turquie d’Europe, près de Ruskoï, et d’Urville[5], en abondance, dans des bois près de Constantinople. Castagne le confirme dans un catalogue manuscrit que je possède. M. Boissier ne cite aucune localité pour l’Orient ; il n’est pas question de l’espèce dans l’Inde, mais des botanistes russes l’ont recueillie au midi du Caucase, sans que l’on sache si c’était bien dans des conditions de spontanéité[6]. On découvrira peut-être d’autres localités entre la Sicile, la Macédoine et le Caucase.

Termis. — Lupinus Termis, Forskal.

On cultive beaucoup en Égypte, et même dans l’île de Crète, cette espèce de Lupin, si voisine du L. albus qu’on a proposé quelquefois de les réunir[7]. La différence la. plus apparente est que la fleur du Termis est bleue dans sa partie supérieure. La tige est plus haute que dans le L. albus. On fait usage des graines, comme de celles du Lupin ordinaire, après les avoir fait macérer, à cause de leur amertume.

Le L. Termis est spontané dans les sables et sur les collines en Sicile, en Sardaigne et en Corse[8] ; en Syrie et en Égypte, suivant M. Boissier[9] ; mais, selon MM. Schweinfurth et Acherson, il serait seulement cultivé en Égypte[10]. Hartmann l’a vu sauvage dans la haute Égypte[11]. Unger[12] l’indique parmi les espèces cultivées chez les anciens Égyptiens, mais il ne cite ni échantillon ni figure. Wilkinson[13] se borne à dire qu’on l’a trouvé dans les tombeaux.

Aucun Lupin n’est cultivé dans l’Inde et n’a de nom en sanscrit ; on en vend des graines dans les bazars sous le nom de Tourmus (Royle, Ill., p. 194).

  1. Willkomm et Lange, Fl. hisp., 3, p. 466.
  2. Caruel, Fl. toscana, p. 136.
  3. Gussone, Floræ siculæ synopsis, éd. 2, vol. 2, p. 266.
  4. Grisebach, Spicil. Fl. rumel., p. 11.
  5. D’Urville, Enum., p. 86.
  6. Ledebour, Fl. ross., 1, p. 510.
  7. Caruel, Fl. tosc., p. 136.
  8. Gussone, Fl. sic. syn., 2, p. 267 ; Moris, Fl. Sardoa, 1, p. 596
  9. Boissier, Fl. orient., 2, p. 29
  10. Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung, etc., p. 257.
  11. Schweinfurth, Plantæ nilot. a Hartmann coll., p. 6.
  12. Unger, Pflanzen d. alt. Ægypten., p. 65.
  13. Wilkinson, Manners and customs of ancient Egyptians, 2, p. 403.