Page:Alphonse de Candolle - Origine des plantes cultivées, 1883.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS GRAINES

paraît pas qu’aucun botaniste l’ait trouvée dans les conditions d’un arbre vraiment spontané. Cela tient probablement à ce que les parties méridionales de la Chine, du côté de Siam, ont été peu visitées. En Cochinchine, et dans le pays de Burma, à Chittagong, le Li-Tschi est seulement cultivé[1].

Longan. — Nephelium Longana, Cambessèdes.

Cette seconde espèce, très souvent cultivée dans l’Asie méridionale, comme le Li-Tschi, est sauvage dans l’Inde anglaise, de Ceylan et Concan jusque dans les montagnes à l’est du Bengale et au Pégou[2].

Les Chinois l’ont transportée dans l’archipel asiatique depuis quelques siècles seulement.

Ramboutan. — Nephelium lappaceum, Linné.

On le dit sauvage dans l’archipel indien, où il doit être cultivé depuis longtemps, d’après le nombre considérable de ses variétés. Un nom malais, cité par Blume, signifie arbre sauvage. Loureiro le dit spontané en Cochinchine et à Java. Cependant je ne vois pas de confirmation pour la Cochinchine dans, les ouvrages modernes, ni même pour les îles. La nouvelle flore de l’Inde anglaise[3] l’indique à Singapore et Malacca, sans affirmer la qualité indigène, sur laquelle les étiquettes d’herbiers n’apprennent ordinairement rien. Assurément, l’espèce n’est pas spontanée sur le continent asiatique, malgré les expressions vagues de Blume et Miquel à cet égard[4], mais il est plus probable qu’elle est originaire de l’archipel malais.

Malgré la réputation des Li-Tschis et Ramboutans, dont les fruits peuvent s’exporter, il ne paraît pas qu’on ait introduit ces arbres dans les colonies tropicales d’Afrique ou d’Amérique, si ce n’est peut-être dans quelques jardins, comme objets de curiosité.

Pistachier. — Pistacia vera, Linné.

Le Pistachier, arbrisseau de la famille des Térébintacées, croît naturellement en Syrie. M. Boissier[5] l’a trouvé au nord de Damas, dans l’Antiliban. Il en a vu des échantillons de Mésopotamie, mais sans pouvoir affirmer leur qualité spontanée. Le même doute existe sur des rameaux recueillis en Arabie, dont quelques auteurs ont parlé. Pline et Galien[6] savaient déjà que

  1. Loureiro, Flora Cochinch., p. 233 ; Kurz, Forest flora of british Burma, p. 293.
  2. Roxburgh, Flora indica, 2, p. 271 ; Thwaites, Enum. Zeylaniæ, p. 58 ; Hiern, dans Flora of brit. India, 1, p. 688.
  3. Hiern, dans Flora of brit. India, 1, p. 687.
  4. Blume, Rumphia, 3, p. 103 ; Miquel, Flora indo-batava, 1, p. 554.
  5. Boissier. Flora orient., 2, p. 5.
  6. Pline, Hist. nat., l. 13, c. 15 ; l. 15, c. 22 ; Galien, De alimentis, l. 2, c. 30.