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CAÏNITIER

les tufs de la France méridionale, de la Toscane et de la Sicile, où l’on a constaté le laurier, le myrte et autres arbustes actuellement vivants. C’est un indice, jusqu’à preuve contraire, de naturalisation subséquente.

L’Olivier s’accommode bien des climats secs, analogues à celui de la Syrie ou de l’Algérie. Il peut réussir au Cap, dans plusieurs régions de l’Amérique, en Australie, et sans doute il y deviendra spontané quand on le plantera plus souvent. La lenteur de sa croissance, la nécessité de le greffer ou de choisir des rejetons d’une bonne variété, surtout la concurrence d’autres espèces oléifères ont retardé jusqu’à présent son expansion, mais un arbre qui donné des produits sur les sols les plus ingrats ne peut pas être négligé indéfiniment. Même dans notre vieux monde, où il existe depuis tant de milliers d’années, on doublera sa production quand on voudra prendre la peine de greffer les pieds sauvages, à l’imitation des Français en Algérie.

Caïnitier. — Chrysophyllum Caïnito, Linné.

Le Caïnitier ou Caïmitier, Star apple des Anglais, appartient à la famille des Sapotacées. Il donne un fruit assez estimé dans l’Amérique tropicale, quoique les Européens ne l’aiment pas beaucoup. Je ne vois pas qu’on se soit occupé de l’introduire dans les colonies d’Afrique ou d’Asie. De Tussac en a donné une bonne figure dans sa flore des Antilles, vol. 2, pl. 9.

Seemann[1] a vu le Chysophyllum Caïnito sauvage dans plusieurs endroits de l’isthme de Panama. De Tussac, colon de Saint-Domingue, le regardait comme spontané dans les forêts des Antilles, et Grisebach[2] le dit spontané et cultivé à la Jamaïque, Saint-Domingue, Antigoa et la Trinité. Avant lui, Sloane le considérait comme échappé des cultures à la Jamaïque, et Jacquin s’est servi d’une expression vague en disant : « Habite à la Martinique et à Saint-Domingue[3]. »

Caïmito. — Lucuma Caïmito, Alph. de Candolle.

Il ne faut pas confondre ce Caïmito, du Pérou, avec le Chrysophyllum Caïnito des Antilles. Tous deux appartiennent à la famille des Sapotacées, mais leurs fleurs et leurs graines diffèrent. Celui-ci est figuré dans Ruiz et Pavon, Flora peruviana, vol. 3, pl. 240.

Cultivé au Pérou on l’a transporté à Ega, sur le fleuve des Amazones, et à Para, où communément on le nomme Abi ou Abiu[4].

D’après Ruiz et Pavon, il est sauvage dans les parties chaudes du Pérou, au pied des Andes.

  1. Seemann, Botany of Herald, p, 166.
  2. Grisebach. Flora of british W. Ind. islands, p. 398.
  3. Sloane, Jamaïque, 2, p. 170 ; Jacquin, Amer., p. 52.
  4. Flora brasil., vol. 7, p. 88.