Page:Aloysius Bertrand - Gaspard de la nuit, édition 1920.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XI

L’HEURE DU SABBAT


Qui passe donc si tard à travers la vallée ?
H. de Latouche. — Le Roi des Aulnes.


C’est ici ! et déjà, dans l’épaisseur des halliers, qu’éclaire à peine l’œil phosphorique du chat sauvage tapi sous les ramées ;

Aux flancs des rocs qui trempent dans la nuit des précipices leur chevelure de broussailles, ruisselante de rosée et de vers luisants ;

Sur le bord du torrent qui jaillit en blanche écume au front des pins, et qui bruine en grise vapeur au fond des châteaux ;