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serait volontiers adjugé un monopole en la matière, des États-Unis assez dédaigneux en ce temps-là des choses d’Europe, de la Suède encore enfermée dans l’exclusivisme de ses méthodes, de la Grèce oublieuse de son passé athlétique, de la France enfin, instrument inconscient de l’essor qui se préparait.

Lorsque, le 23 juin 1894, le rétablissent des Jeux olympiques eût été proclamé à Paris, au Palais de la Sorbonne, et qu’Athènes eût, en 1896, inauguré les nouvelles Olympiades, la partie ne se trouvait pas gagnée pour cela. Il fallut des années de labeur pour assurer la succession régulière des Jeux, asseoir sur des bases incontestées l’autorité du Comité international, provoquer dans chaque pays la formation d’un Comité olympique national actif et influent, apaiser définitivement les inquiétudes des Fédérations de gymnastes qui se croyaient menacées par le progrès sportif, désarmer l’opposition des autorités religieuses effrayées de voir renaître une institution païenne condamnée jadis par l’Église, ajuster ou remanier les règlements en usage dans les sociétés, préciser la qualité de l’amateur, lutter enfin pour que des pays aussi sportifs que la Bohême et la Finlande, mais dont l’indépendance politique n’était pas reconnue puissent participer aux Jeux sous leurs couleurs respectives.

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