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ses gouvernants. Et la question de Finlande et celle de Bessarabie, le passé de Kiew et celui de Tiflis, la ligne du Don et celle de l’Oural, Arkhangel et Tobolsk, Irkoutsk et Kazan ont défrayé nos chroniques occidentales ou dressé leurs silhouettes dans nos journaux illustrés.

De conséquences plus profondes, s’il est possible, est la découverte d’un idéalisme américain. Le bon Européen sédentaire ne veut pas encore y croire. Il se refuse à l’évidence. On lui avait tellement dit que pour ces Yankees il n’était autre chose en ce monde que le dollar ! Certains, il est vrai, s’étaient permis d’insinuer qu’il y avait erreur et que le culte du veau d’or n’était là-bas ni si général ni si intensif qu’on se plaisait à le répéter, — qu’au surplus il suffisait d’entr’ouvrir les annales du peuple américain pour y découvrir les traces nombreuses d’un idéalisme irréductible ; à quoi l’Européen haussait les épaules : l’histoire américaine, la bonne blague ! Ce n’était qu’un relevé de comptes, un long « profits et pertes »… Il va bien falloir l’apprendre, maintenant, cette histoire.

Allons ! encore un peu de temps et les civilisés finiront par connaître à peu près leur planète et les œuvres de leurs ancêtres.




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