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Il est sage de l’oublier :
En écoutant la voix de la vengeance,
Peut-être un plus grand mal seroit votre loyer.

La cit. BRIQUET.
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RÉPONSE
À une Épitre du citoyen F. M. Agier, sur les mœurs du siècle.


Oui, c’est toi, jeune ami, qui réveilles ma lyre ;
En vain pour le printemps j’essayai quelques vers,
Mon cœur ne sentoit plus cet aimable délire
Qu’à son réveil auguste inspire l’univers ;
Ma voix, ma foible voix expiroit dans les airs,
Mais j’entends l’amitié, que l’amitié m’inspire !

Tu fixes mes regards sur la société,
Tu me peins les malheurs et les crimes du monde ;
Et sur ce vaste champ de l’immoralité,
Ton jeune cœur frappé d’une douleur profonde,
Cherche en vain des vertus et quelque humanité !
Pourquoi livrer ton ame à la mélancolie ?
Toi qui devrois chanter les jeux et les amours,
Faut-il aux premiers pas que tu fais dans la vie,
D’un lugubre nuage entourer tes beaux jours ?