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» ah ! par pitié, laiſſez-moi ce bijou !
» quoi ! déguainer ainfi cet affreux cimeterre
» ſur un enfant ! Pourquoi ?… pour un joujou,
» pour un petit morceau de verre » ?
Il alloit fuir : Zélor qui voir ſes vœux comblés,
ſaiſit la bague… ô furprife ! Ô merveille !
tout diſparoît ; mille ſerpens ailés
naiſſent en foule à ſes regards troublés :
leurs ſiflemens étonnent ſon oreille :
mais c’eſt envain : ſous ſes coups redoublés,
tout meurt, tout tombe ; on voit le jour éclore ;
d’un vif éclat, la bague ſe colore :
Zélor la tient ; Acanche fuit envain,
& l’Enchanteur fait terminer ſoudain
un combat qui le déshonore.
C’eſt le dernier qu’il a livré, dit-on ;
tous ſes Dragons lui reſtent bien encore :
mais ils ont bien changé de ton.
On ſe munit de chaînes que l’on dore,
de dons brillans, de gâteaux emmiellés,
& sous les jours, les anneaux font pillés.

Par Madame de Bourdic.