Vénus ſe tait, le temple retentit,
l’éclair brille, la foudre gronde,
l’écho murmure… on auroit dit
qu’à cet anneau fatal tenoit la fin du monde,
Acanthe s’étonne & pâlit :
mais en ſecret, elle ſe réjouit
qu’un Chevalier pour elle ſe morfonde :
ſes attraits en auront encor plus de crédit.
Mais cependant Zélor avoit quitté la fête…
(il fut toujours, en brave Chevalier,
lent à l’office, au combat le premier.)
La lance au poing, il pique ſon Courſier,
vers la forêt qui ſervoit de retraite
à l’Enchanteur… des Dragons furieux
il fait d’abord plier les têtes,
puis méditant de plus nobles conquêtes,
il s’avance à tâtons dans l’antre ténébreux… «
lorſque pouſſant des hurlemens affreux,
ſon ennemi s’oppoſe à ſon paſſage :
l’audace eſt ſur ſon front, dans ſes yeux eſt la rage,
& dans ſa main brille un fer acéré,
Là, chaque coup donné, rendu, paré,
des combattans fait éclater l’adreſſe ;
lors d’un revers fièrement aſſené,
Zélor, de fon rival, abat la tête énorme :
elle roule à ſes pieds… mais qu’il fut étonné,
lorſqu’à ſes yeux ſortit du tronc informe
de ce cadavre inanimé,
un bel enfant, nud, foible & déſarmé,
« Ceſſez, dit-il, une auſſi rude guerre ;
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