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Sur fon écu, de toutes parts,
étoit gravé le nom de ſa belle ennemie :
mais à peine un inſtant fixoit-il ſes regards.
Un jour qu’on célébroit la fête de Cythere,
Acanche qui du Dieu ſembloit être la mere,
parut au temple, & ſoudain dans les airs,
cet oracle fe ft entendre :
fon pouvoir qui s’écend fur ce vafte anivers,
» veur qu’Âicanthe porte mes fers,
» plus belle eacor, orqu’eîle fera tendre.
» D’un Chevalier azrentif à sa voix,
eile va devenir ja conçuè : e affurée,
Il eft une caverne & fombre & retirée,
» au müiieu d’un anrique bois CH :
ceux Dragors vigilans en défendent lentrée ;
va vieux Magicien donne en ce lieu des loix.
» Li, de soëe remis, il paffe dans fes doigts
» tous ces anneaux, fimple & frèle parure,
æ bijoux précieux & charmans,
auxquels eft atiché le deftin des amans
& le bonheur de la nature.
n Celui d’’Acanthe, ouvrage de mon fils,
» au petit doigt fixé d’une main ſûre,
ne cédera qu’aux coups des plus hardis
» Que le plus amoureux haſarde l’aventure ;
qu’il faſſe briller ſa valeur ;
qu’il foule aux pieds cet ennemi terrible,
& s’il peut du bijou devenir poſſeſſeur,
il rendra la Belle ſenſible… »