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dans ce chaos de contradictions,
je ris de voir, pour des opinions,
le feu monter, & tourner les cervelles u
à je me dis, fi pour des bagarelles
s’élevent ces diviſions,
il faudra bien ſouffrir les fadions,
la jalouſie & les prétentions,
dans le petit état des Belles.
Ces oracles des nations,
ces demi-Dieux font ils plus ſages qu’elles ?
il ſe battent pour des pompons !
Hélas ! tel eſt ce monde ſublunaire ;
tel eſt ſurtout cet empire orageux,
où la Tremblaye attend le ſceptre de Voltaire,
Que de noirceurs, que de traits odieux,
lancent des auteurs ténébreux,
contre Îe Dieu qui les éclaire,
& rit de leurs complots affreux !
Heureux qui fait braver l’orage !
mais plus heureux qui du rivage,
contemple, fous l’aile des ris,
les flots battus par la tempète,
& le naufrage des écrits !
qui, tranquille dans fa retraite,
s’applaudit de n’avoir appris
qu’à crayonner dans ſes tablettes,
ne lit que des hiſtoriettes,
ne voit que le roman du jour,
& fait, au plus, mouler dans des vignettes
l’hymne qu’il conſacre à l’Amour !