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de Venus, d’Apollon c’eſt reſpirer l’haleine.
Efprit léger, réformateur charmant,
qui voudriez qu’un Pape, au Capitole,
parut pontificalement
chauffe des mules d’une folle,
qui prétendez que fon Divan
mette nos pompons en bannieres ;
& qui bientôt aux têtes à turhan,
aux fronts à corne, à doliman,
iriez nouer nos jarretieres,
ce projet me paroît galant :
mais croyez-vous qu’on en fût moins en guerre ?
&elas ! l’homme eft fi turbulent !
il faut fi peu pour mettre en feu la terre !
Grands ou petits, chacun a fon tonnerre,
fon Olympe & fon Vatican. >
Du haut du fien, Voltaire écrafe
l’opinion, les préjuges divers ;
fur les débris, Cléon avec emphäfe,
faic jouer fes pétards contre ce Dieu des vers,
De toutes parts, voyez dans l’Univers,
s’entrechoquer l’efprit & l’ignorance,
le ſage en bute aux fureurs des cagots ;
vous avez beau prècher La tolérance :
on ne corrige pas les fots.
Comment faire entendre aux dévots,
que la raifon eft l’indulgence ?
c’eſt un malheur : mais enfin tel qu’il eſt,
je l’avoûrai, ce monde-ci ine plaît.
Dans ce conflit de troubles, de querelles,