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RÉPONSE À la Lettre précédente.

Vous avez vû l’Italie & la Grèce ;
oui, votre Epitre enchantereffe 2
Je prouve bien : j’en crois ce ton chaimant,
ces tours légers, cette fincffe ;
Anacréon avoit cet enjouement,
Sapho, certe délicateffe ;
Horace, avec cet agrément,
faifoit badiner la fageffe.
Sans doute aux bords de Tivoli,
il a dà marcher fur vos traces ;
il retrouvoit ce luth chéri,
que pour vous feul avoient gardé les Graces,
Je ne m’étonne pas que fous cet arbrifleau,
où l’Amour dépofa les cendres de Lefbie,
vous ayez vù voltiger fon moineau :
n’étiez-vous pas fur le tombeau ?
il crut Catulle encore en vie :
mais je m’étonne qu’au rulffeau
où venoit fe baigner Cinthie,
Endimion n’en ait pas troublé l’eau !
Que ne peut-on vous fuivre à Mitilene !
que dis-je ? eh non, pourquoi courir ?
on lit vos vers, & c’eft jouir ;