Page:Almanach des muses - 1765.djvu/14

Cette page n’a pas encore été corrigée

termes, Il n’y a pas beaucoup de manieres de dire que des vers ont de la force, de la délicateſſe, de la facilité, & il eſt grand nombre de pieces qui ont les mêmes beautés & les mêmes défauts. L’objet de l’Editeur a été de rendre ſon travail utile à ceux qui cultivent la poëſie, & de contribuer à la perfection de la langue françoiſe ; & il a fait ſes efforts pour y parvenir, en évitant avec une attention égale & l’exagération ſuſpecte d’une louange outrée, & l’aigreur toujours condamnable d’une critique amère. Une partie de ces remarques tombe ſur des fautes de langue : cela prouve combien il eſt difficile d’écrire correctement en vers. S’il eſt eſſentiel de relever ces fautes. pour la pureté de la langue, c’eſt ſur-tout dans des ouvrages bien reçus du public. Rien de plus dangereux que les defauts d’un bon ouvrage ; ſa réputation en fait des autorités. Si un jeune-homme ou un étranger eſt induit en erreur à cet égard, ce ne fera point par les productions de Cotin ou de Pradon que perſonne ne lit : ce ſera quelquefois par celles de Moliere ou de la Fontaine qu’on lit tous les jours.