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absurde contradiction, et supposer l’humanité composée, on ne saurait comment, de deux races, l’une d’illuminés, l’autre de rhéteurs. Je sais bien que des poëtes ont fait ce joli tableau, et qu’il a fait pâmer d’aise une foule d’esprits sensibles… aux niaiseries maniérées, Mais à l’heure où nous sommes, — tout le monde le sent, je crois, — c’est de sérieux qu’il s’agit.

La femme, ne fût-elle que mère, par cela précisément doit donc être aussi instruite, aussi réfléchie, aussi intelligente qu’il se peut.

Or, à moins de décider que le gouvernement de ce monde doit appartenir à la force brutale, quelle raison pourrait empêcher un être intelligent de vouloir et d’agir en ce qui le touche ?

— Et maintenant quelle est la question sociale dans laquelle la femme ne soit pas intéressée ?

— Ah ! mais, et les immondices de la rue ! et les batailles de la voie publique !…C’est vrai, on pousse la tendresse et les petits soins jusqu’à vouloir conserver à la femme, de peur des horions de je ne sais quelle mêlée, cette dépendance dont le dernier résultat, d’abaissement en abaissement, est une dégradation que l’on répugne à nommer.

De telles raisons, il faut le reconnaître, ne sont que l’argumentation doucereusement hypocrite à l’aide