tites ames. Voici enfin un bon médecin, dit-il en lui-même, je vais aller le trouver ; le médecin étonné, lui demanda comment il avoit pû le découvrir ? Parbleu ! dit l’amant affligé, votre réputation et votre habileté vous ont fait connoitre. Ma réputation ! Ce n’eſt que depuis huit jours que je ſuis ici, et je n’ai encore vû que deux malades.
Un malade interrogé, pourquoi il n’appelloit pas un médecin : « C’eſt, repondit-il, parce que je n’ai pas encore envie de mourir. »
La veille d’une bataille, un officier vint demander au Maréchal de Toiras la permiſſion d’aller voir ſon pere qui etoit à l’extrémité, pour lui rendre ſes ſoins et recevoir ſa bénédiction. Allez, lui dit ce Général, qui démêla fort aiſément la cauſe de cette retraite, Père et mère honoreras, afin que tu vives longuement.
e parviens rarement à l’âge de vieilleſſe,
Mon penchant naturel eſt de finir bientôt ;
On donne pour leçon, qu’il faut veiller ſans ceſſe,
Afin de conſerver mon importun dépot.
Ces ſoins font ſuperflus, j’échape et je m’envole ;
Je ſuis deja bien loin, lorsqu’on croit me tenir ;
En vain à ſa fureur on croit que l’on m’immole ;
Car ſouvent je ſuis mort, lorſque je dois mourir.
Et mon corps repréſente une coupe profonde.
Ami de l’ombre et du repos,
J’habite du ſommeil le ténébreux enclos.
Pour me parer, d’une toile l’on me cache ;
Pour me fixer, d’un ruban l’on m’attache.
Je ſuis triſte, dit-on, mais je ſuis ſi diſcret,
Que de chacun je couvre le ſecret.
J’ai place chez le Roi, mais je hais la Couronne,
Et lorſque je le ſers, je veux qu’il l’abandonne.