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16 FABRE d’ÉGLANTINE

Adieu, répondes moy au plutôt. Adieu, je vous aime à jamais, je vous adore, adieu. »

Cette pauvre personne pressée, on le devine, de se marier, ne se montrait pas moins affectueuse dans sa lettre du 31 janvier 1777. Elle y appelait Fabre d’Eglantine « cher ami de mes jours ». avec Tespoir, on peut le croire, qu’il serait également l’ami de sesnuits. « Aimons nous, lui écrivait-elle le 5 février, ô aimons sy il est possible plus que nous ne l’avont fait encore mais quedige, il me serait impossible à moy, non, ma tendresse ne peut ôgmanter, elle est des plus forte, on na jamais aimez comme j’aime, o cher ami, o cher et tendre amant, que deviendra mon époux, oui vous le serez malgré tout (1). »

La pauvre fille se faisait illusion. Fabre d’Églantine ne devint pas son époux, sans doute parce qu’il n’y tenait plus. Je crains que la franchise in extremis delà mère Poudon, l’aveu que Sophie était pauvre n’ait un peu diminué l’ardeur à cet amant trop aimé. Au moment où celle qui s’obstinait à le traiter en fiancé lui prodiguait ses tendresses, le « cher poulot », à Namur, se lanrait, à corps perdu, dans une intrigue amoureuse, moins innocente et plus dangereuse. Sophie Poudon n’existait plus pour lui. S’en consolat-elle ?

C’est assez probable ; mais l’histoire ne le dit 

pas et n’en sait rien.

Les lettres de la veuve Poudon et de sa fille se trouvent aux 

Archives municipales de Namur. La police s’en empara lors du procès de Fabre d’Eglantine dans cette ville. ^L Faber les ^ publiées dans son étude sur Fabre d’Eglantine.