Page:Alméras - Fabre d’Églantine, SIL.djvu/21

Cette page n’a pas encore été corrigée

très irritée contre lui ; qu’à la suite de son départ de chez les Doctrinaires de Toulouse il avait eu une profession peu honorable, probablement celle d’acteur, et qu’il cherchait, au moment où lui écrivait son père, à faire un riche mariage.

Le mariage projeté n’eut pas lieu, et Fabre d’Eglantine retomba dans sa misère et sa vie errante. Edme Monnel assure qu’il débuta dans la carrière peu enviable de comédien ambulant au théâtre de Bordeaux (1). A quelle époque ? nous l’ignorons. Probablement en 1771, avant son séjour à Grenoble. Trois ans plus tard, en 1775, nous retrouvons Fabre d’Eglantine à Chalon-sur-Saône (2). Lannée suivante, il jouait au théâtre de Beauvais et logeait chez une dame de Poix. actrice. Après un court voyage à Paris (3), pendant lequel, vraisemblablement, il composa pour Turgot, une ode de poète mendiant (4), il (1 ; Mémoires d’un prêtre régicide^ Paris, 1829, t. I, p. 190. — « D’Eglantine était autrefois comédien à Bordeaux. Impertinent au théâtre com.me à la ville, il éprouva des désagréments qui le forcèrent à déguerpir promptement de Bordeaux. » Papiers trouvés chez Robespierre. Ed. Barrière et Berville.

Boussel, dans la notice qui précède la Correspondance amoureuse, 

attribuée à Fabre d’Eglantine, prétend qu’au mois d’avril 1775, il se trouvait à Troj’es, où il faisait le portrait au pastel d’une demoiselle Ravar-, « Parisienne très aimable, fille deux fois majeure». Il lui chantait des romances composées par lui, et de romance en romance, était devenu, sans trop de difficultés, son amant. Il avait alors, dit Roussel, un revenu de cent pistoles (d’où diable l’aurait-il sorti ■ ?) payable en douze termes, revenu qu’augmentait encore (( la générosité d’un prince généreux » . Nous n’avons pu découvrir aucune trace de ce séjour à Tro3-es.

(3) Il s’y trouvait au mois d’août.

(4) M. Fossé-Dacosse en possédait l’original, orné par l’auteur de vignettes au lavis. V. catalogue, sa collection d’autographes, Paris, 1861, p. 182.