Page:Alméras - Fabre d’Églantine, SIL.djvu/20

Cette page n’a pas encore été corrigée

pense au contraire que vous avez eu tort ; vous savez comment nous vivons ensemble, et quelles sont ses continuelles distractions et ses idées romanesques, et vous vous adressez à lui en même temps qu’à moi : cela ne me paraît pas bien ; je devais être le premier et le seul instruit de votre projet, et quand il en aurait été temps, nous en aurions fait part à qui de droit ; mais jusque-là M. Fonds de Niort serait en état de tout gâter comme vous le dites à cause de son inconséquence et de son indiscrétion. Il y a apparence que s’il a reçu votre lettre, il ne me la communiquera point.

« Si vous ne me trompez point dans cette affaire, je ne manquerai point, lorsque j’en serai bien instruit, de faire les démarches nécessaires vis-à-vis des personnes qui doivent être l’instrument de votre bonheur et de ma plus grande satisfaction. Je souhaiterais seulement, cela étant, que vous eussiez la fortune et le mérite nécessaires pour posséder toutes les éminentes qualités qui vous sont offertes ; en tout cas, au défaut de tout ce que je voudrais que vous eussiez pour cela, si vous pensez comme moi, une reconnaissance éternelle devra être le garant de votre volonté et de vos désirs pour obtenir par les sentiments ce qui vous manque à cet égard ; moi dans mon incertitude je ne crois pas devoir vous en dire davantage. Sinon que je suis malgré votre ingratitude. « Votre bon père,

« Fabre L. E. »

Cette lettre, malgré ses côtés énigmatiques, nous apprend que la famille de Fabre d’Eglantine était