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FABRE L EGLANTLN’E

C’en est fait : l’Esprit-Saint dans les flancs de Marie Produit le germe heureux qui me donne la vie ; Mon Rédempteur paraît sous les traits d’un enfant. Du berceau de ce Dieu naît le bonheur du monde : L’oracle s’accomplit ; une Vierge féconde Ecrase pour jamais la tête du serpent. Fabre du Lys, c’était uq nom qui eût fait entrer le fils du marchand drapier à Carcassonne dans la famille de Jeanne d’Arc (1). Il recula sans doute devant cet excès d’iionneur, et puisqu’il voulait emprunter un titre à l’Académie des Jeux Floraux, il prit celui de d’Eglantine, qui devait singulièrement dérouter tous ses biographes. A la même époque il se fit faire un chiffre avec cette devise parlante : Fahre, Fcihri, Fahricanatr. Peut-être voulait-il indiquer par là qu’il s’était fabriqué une noblesse.

Ce lys d’argent, obtenu pour un sonnet des plus médiocres, avait éveillé ses ambitions. Il se croyait destiné à une magnifique carrière littéraire. En 1771 probablement, l’année de son premier succès, il jeta le froc aux orties, et partit, un peu à l’aventure, pour chercher fortune (2). Sa fam.ille, qui l’avait vu avec regret abandonner une situation sûre, sinon brillante, lui tenait rigueur, et l’indifférence que lui témoignait sa mère lui rendait odieux le séjour de Limoux.

(1’ On sait que la famille de Jeanne d’Arc, anoblie par lettres de Charles VII de décembre 1429, avait reçu le nom de du Lj’s. l2 On a dit qu’en 1763 il avait quitté la maison paternelle, et que, engagé, comme utilité, chez la Montansier, qui jouait à Versailles l’opéra comique, il s’était mis en ménage avec une actrice de la troupe, la Dubocage, surnommée la Borgnesse. Or, en 1763, il avait treize ans.