Page:Allumez vos lampes, s'il vous plaît, 1921.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 98 —

L’on voudrait donc ramener l’école élémentaire, l’école des « éléments », à une école qui prépare immédiatement aux carrières ! Alors faisons-y entrer le commerce, l’industrie, l’agriculture, que sais-je ? Mais c’est précisément ce qu’on a voulu chasser de l’école. Tout le travail qui a été fait resterait donc sans raison d’utilité. Il est sapé à sa base. J’attire respectueusement sur ce point l’attention de l’autorité supérieure qui préside à notre instruction primaire. Si une énergique direction ne tient pas au principe admis en vue de ramener l’école primaire à son rôle naturel, l’enseignement restera encombré autant, peut-être plus que jamais ; l’école élémentaire sera encore une polytechnique en miniature, ambitionnant de faire des commis, des industriels, des compétences universelles, sans tenir compte de la nature et de l’âge de l’enfant ; dans quelques années le programme, qui n’aura pas été suivi (comme l’autre, d’ailleurs, pourrais-je dire), sera déclaré un fiasco, et on proclamera l’école primaire une faillite. Caveant consules ! Ce n’est pas par quelques modifications de détail, par quelques transpositions de matières au programme, qu’on améliorera .......... c’est par l’application vigoureuse d’un principe reconnu bon ; c’est en ramenant énergiquement l’école dans ses cadres naturels d’où l’ont fait sortir, depuis une vingtaine d’années, les récriminations insuffisamment réfléchies de ceux qui ont voulu faire de l’école primaire une petite université qui dispense de la grande. Le coup de barre est donné ; ne laissons pas la barque retomber dans le remous.

F.-X. Ross, ptre.

Le Devoir, 17 septembre 1920.
IV
3. — une proposition pleine de graves dangers

Dans un mémoire auquel nous avons déjà fait allusion, les supérieurs de plusieurs congrégations de Frères enseignants demandent qu’une place plus considérable soit faite à l’anglais dans l’école élémentaire. Ils reconnaissent que la réforme proposée « atteint d’une façon presque satisfaisante la fin ultime de la refonte du programme, qui était d’alléger ce dernier » ; mais ils demandent, « pour les centres urbains, de commencer l’étude de la langue anglaise en 2me année, oralement et selon la méthode directe, avec lecture au tableau noir des mots appris. » Il faut, pensent-ils, faire cette concession aux exigences des parents et des commissions scolaires. En outre, ils veulent qu’à l’examen final qui