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donner un complément de culture générale en préparant immédiatement aux diverses écoles spéciales, techniques, commerciales, agricoles, etc., qui doivent conduire l’enfant à la carrière qu’il aura choisie. C’est le pont jeté entre la petite école qui donne la formation indispensable à tout homme, et, l’école spéciale qui donne la formation appropriée aux diverses exigences de chacun.

Cette détermination a reçu un chaud accueil du public. Dans son numéro du 8 février 1919, le Soleil de Québec, sous le titre suggestif : « Bravo ! » a donné du projet une appréciation qui résume celle de toute la presse.

Malheureusement, il est difficile de décider les hommes à sortir des sentiers battus, pour les engager dans une voie nouvelle, même quand tout le monde admet que c’est la meilleure. Aussitôt on entendit cette plainte : « Vous déchargez, mais vous ne mettez rien à la place… » Mais précisément, puisqu’il faut supprimer le gavage, l’encombrement.

Ce que l’on voudrait à la place, c’est de l’anglais. D’autres demanderont autre chose, mais toujours de la surcharge.

Sous la poussée de certaines personnes dont je respecte les intentions et l’honorabilité, le Comité catholique, à sa dernière session, a permis aux commissions scolaires qui voudraient s’en prévaloir, de commencer l’enseignement de l’anglais à la seconde année du cours inférieur, c’est-à-dire, en deuxième année de l’école élémentaire. Dans l’esprit du Comité catholique, cette détermination vise les municipalités où les enfants entendent parler l’anglais autour d’eux, dans leur vie ordinaire. Elle ne vise pas les écoles où l’enfant n’entend pratiquement pas d’anglais en dehors de la classe. Pour ces dernières, l’anglais ne doit pas commencer avant le cours moyen, c’est-à-dire, la troisième année. Dans l’esprit des promoteurs, cette exception visait surtout la ville de Montréal, dont un groupe important de professeurs voulaient que l’on commençât l’enseignement de l’anglais dès la première année du cours inférieur. Ce qui ne tardera pas, maintenant que le principe est posé.

En même temps, la plupart des Provinciaux des congrégations de Frères enseignants ont, dans leurs suggestions, manifesté la disposition de mettre l’anglais comme matière essentielle aux examens qui décideront du certificat d’études élémentaires. Du coup, et par une petite phrase d’allure inoffensive, c’est vouloir introduire l’anglais parmi les matières essentielles dans tout le programme des écoles primaires élémentaires. Cette question n’a pas encore été discutée au Comité catholique.

Quand la première question, celle des professeurs des écoles de Montréal s’est posée au Comité catholique, je m’y suis opposé parce que j’y voyais un premier accroc au principe sur lequel se base la refonte du programme. Puis je voyais la seconde proposition — celle des Frères