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N’y aurait-il pas au commendement de ce jeu une main, tireuse de ficelles, qui n’aurait assurément de paternel que le nom ?

L’opinion publique heureusement ne se laisse pas berner par ces doléances hors de propos. Non, l’enseignement de nos collèges commerciaux n’est pas dans la voie de l’anglicisation et de la matérialisation. Il s’en méfie et s’en éloigne de plus en plus. Le résultat de cet enseignement n’est préjudiciable ni à la race, ni au patriotisme. Avec le temps, ces bienfaits s’accroîtront encore. Il ne serait pas surprenant alors, que les dénigreurs d’aujourd’hui, faisant volte-face, se mettent à louanger le bon travail de ces collèges et à proclamer ces heureux résultats, comme un des fruits de leur campagne.

Joseph Breton

RÉSULTAT D’UNE ENQUÊTE, par « Montréalais ».[1]


Les vraies causes du dépeuplement des campagnes.


Je crois qu’on ne doit pas accuser les académies commerciales de dépeupler les campagnes.

Sans doute les académies commerciales, comme les collèges classiques et les autres écoles d’enseignement supérieur, reçoivent des élèves qui veulent s’instruire afin de pouvoir gagner leur vie avec leur instruction. Mais ces maisons sont-elles vraiment la cause de la désertion de la terre ?

1. Les familles canadiennes-françaises de la campagne sont nombreuses. Le père n’a pas généralement le moyen d’établir tous ses garçons sur une terre, alors il en fait instruire quelques-uns pour leur procurer l’avantage de gagner leur vie avec leur instruction. Cette instruction qu’ils reçoivent est leur part d’héritage, et ils la prennent dans une maison de la région, soit classique, soit commerciale.

Il faut ajouter à cela que, dans certaines régions surtout, l’esprit de foi des parents les porte à mettre leurs fils dans un collège classique avec l’espoir bien légitime que ces jeunes gens deviendront prêtres.

Si les jeunes canadiens qui n’ont pas la facilité de s’établir sur la propriété paternelle, pouvaient se procurer l’avantage de se placer sur des terres neuves, ce que ces jeunes gens accepteraient avec empressement,[2]

  1. Que l’auteur de cette belle étude veuille bien agréer les meilleurs remerciements de l’Association de La Salle, pour son gracieux envoi.
  2. Nous respectons cette opinion, mais nous ne saurions la partager. Nous croyons plutôt que c’est le fils du colon, non le fils de l’habitant de nos riches campagnes, qui sera le plus apte à ouvrir de nouvelles terres, et c’est ce que nous avons essayé à démontrer dans notre propre enquête.