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victimes, nous ne pouvons ignorer avoir été violemment attaqués, méprisés, nos éducateurs ont été calomniés, insultés, et leur enseignement a été décrié. Afin que l’on ne nous taxe pas d’exagération, relevons immédiatement, quelques-unes des choses regrettables que nous avons pu lire, en ces derniers temps, contre les académies commerciales, les méthodes des Frères et des professeurs laïques, et contre tous les primaires. Oyez, plutôt :

« Des employés de bureaux quoique « gradués » d’académies en renom, ne savent pas écrire une lettre convenablement. Ces jeunes gens ne veulent écrire qu’en anglais parce qu’ils ne connaissent pas leur français. Les classes commerciales façonnent le cerveau des enfants dans ce moule nécessairement aride, entre les bornes étroites de l’anglais et de la comptabilité. »

(Mgr  Ross, lettres au Devoir)


« Tous les primaires se gobent, et croient tout savoir en ignorant tout. »

(Alceste, du Devoir, le 9 octobre 1920.)


« Nous ne croyons pas qu’il y ait jamais eu dans la Province de Québec, de plus puissant agent d’anglicisation et de corruption de notre langue que ces collèges commerciaux. »

(Le Mémoire de l’Action française)


«  Dans les académies commerciales on donne une fausse idée de la vie agricole. »

(Paul-Henri de L’Action Catholique.)


« Un grand nombre d’éducateurs, surtout dans les collèges commerciaux, ont résolument sacrifié, par inconscience ou parti pris, une part considérable de la tradition française. »

(Père Dugré, Action française août 1919)


«  Ces écoles (académies commerciales) sont entre les mains de Frères vertueux et bien intentionnés, sans doute, mais bornés, illettrés… Sous la poussée bovine d’un troupeau maigre fasciné par une maigre pâture, ils font de l’anglais la base de leur enseignement, et ils poursuivent un idéal soit-disant utilitaire qui, dans la pratique, se résume, la plupart du temps, à laver les crachoirs des bureaux anglais. » (Olivar Asselin de « La Rente. » — cité par « Le Bien Public », par « Le Semeur » et par l’Action Catholique.)


Nous en passons, et d’aussi gentilles. Comment rester impassible sous une telle avalanche ? Quel élève jaloux de la gloire de son alma mater ne s’indignerait de la voir ainsi outragée ? Quelle institution laisserait passer de telles avanies sans élever la voix ?