Page:Allumez vos lampes, s'il vous plaît, 1921.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 58 —

que s’instruit la jeunesse. C’est devant de tels spectacles qu’elle éprouve la noblesse de son sang.

Les Dollard sont loin, mais les Brillant et les Keable sont là tout près… Et les enfants béniront cette histoire de leur pays où chaque page se retrouve le même héroïsme.

Nos enfants apprendront l’anglais, ils savent qu’ils en auront besoin, et que tenter la lutte, sans cette préparation obligatoire équivaut à la déroute de leurs ambitions les plus profondes. Ils portent trop haut la conscience de leur valeur pour consentir à devenir des dupes et des inférieurs. L’intelligence qui bouillonne, la fierté qui réclame, le cœur qui appelle, tout leur calme qu’ils ont le droit d’aspirer à une supériorité matérielle qui sauvegardera leur supériorité morale et intellectuelle. Ils veulent dès le bas-âge, recevoir l’éducation qui leur donnera confiance en l’avenir. Et cette éducation appelle impérieusement l’étude de l’anglais sans lequel leur espoir sera limité aux situations inférieures. Loin de nuire dans les jeunes intelligences, à la langue maternelle, cette connaissance d’une langue étrangère, beaucoup moins riche, quoique plus accessible aux affaires, leur fera établir une nette et rapide différence entre les deux. Et la nôtre, dans le domaine qui lui est propre, triomphera aisément.

En tout cas, la question se pose nettement.

Et c’en est assez de ces théories qui tentent de domestiquer la race canadienne-française. Il faut que nous sachions l’anglais pour nous défendre et vaincre. N’ayons pas des âmes de vaincus, montons à l’assaut !

Ramassons des armes… nous en avons besoin.

Madeleine.

LETTRE DE M. J.-ED. MIGNAULT, 13 novembre 1920.


Avant d’envoyer nos enfants aux écoles est-il bon de leur apprendre un peu à parler les deux langues ? — Quelques exemples. — Fierté bien placée.

La Patrie, 13 novembre 1920


Monsieur le directeur,


Avant que le débat soulevé par les articles de Mgr Ross ne soit clos, il me semble qu’un autre point doive être élucidé.

Nous avons décidé, chez nous, d’apprendre à parler un peu les deux langues à nos enfants avant que de les envoyer à l’école. Or votre journal