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n’est plus élevé dans un pays, plus digne de sympathie et de respect que la profession de laboureur. » Cela ne coûte pas cher, pas plus que de frapper sur le dos de nos instituteurs avec une plume d’oie. Il y a longtemps que ces doléances sont hors d’usage. L’abbé Augustin Sicard, il y a quarante ans, nous en fit voir l’inutilité et le ridicule. Il dit plaisamment dans un de ses ouvrages : « Le dix-huitième siècle, qui avait peut-être puisé une partie de son enthousiasme pour l’agriculture dans la lecture de Télémaque, ne put pas se défendre de tomber dans la sentimentalité. N’était-ce pas le cas de se livrer aux effusions d’une philanthropie expansive, toujours empressée à faire parade de sa tendresse pour le pauvre peuple ? Que de fois en ce siècle on célébra, même en chaire, l’agriculture, la sainte agriculture ! Que de larmes furent versées par les âmes sensibles, à la seule pensée de cette noble et modeste profession ! Que de fois on montra à une jeunesse attendrie, Cincinnatus à la charrue, ou l’empereur de la Chine ouvrant tous les ans le premier sillon, pour donner le signal du labour à son immense empire !… chaque élève pris d’un tendre amour pour le coin de terre qu’il arrose de ses sueurs apprendra par là même à respecter le droit de propriété. Ces jeunes hommes connaîtront par expérience un art sans lequel il n’y a pas de nation et, au besoin, ils sauront s’attendrir sur les infortunés qui l’exercent. Ô scène attendrissante ! Ô sainte agriculture ! »

Ne posez pas en protecteur de l’agriculture, Paul-Henri, comme si chaque toit d’école dite commerciale abritait une armée prête à faire feu sur la classe agricole. Vous avez raison de féliciter les bons mouvements qui se font dans le sens agricole, mais respectez le champ scolaire, commercial ou non. Inutile d’y jeter vos pierres surtout d’une façon si maladroite.

Pierre Mathieu.

« La Presse », 10 novembre 1920.


Je ne vois pas comment l’étude de l’anglais à un âge où les organes sont assez plastiques pour acquérir une bonne prononciation, puisse empêcher la connaissance de la langue que nous avons apprises sur les genoux de nos mères.


À la liste des nombreuses opinions émises en faveur de l’enseignement, dès le bas âge, de l’anglais dans nos écoles primaires, opinions formulées par des ministres, des juges, des avocats, des hommes d’affaires, des instituteurs et autres, vient s’ajouter le précieux témoignage de l’hon. L.-A. Taschereau, premier ministre de la province de Québec. Il est à espérer que le poids de ces « preuves » accumulées, venant de personnes bien placées pour juger des besoins de la race, fera enfin pencher la balance du côté de la réforme préconisée par la « Presse. »