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res avec des gens de langue anglaise, et il n’est pas surprenant qu’ils perdent la connaissance qu’ils avaient du français.

Il y a aussi l’inattention. Il nous a été donné de signaler des fois à un parent, jeune, brillant, des fautes d’orthographe qui souillaient sa lettre. Notre jeune homme reconnut bien ses erreurs, mais il ne manqua pas de récidiver.

Nos jeunes compatriotes qui sortent des collèges commerciaux, connaissent bien le français ; la preuve, c’est qu’on ne leur accorderait pas leur diplôme s’il en était autrement ; seulement une fois partis du collège, ils ne se soucient pas assez de cultiver cette belle langue.

D’ailleurs, seraient-ils les seuls auxquels on pourrait faire ce reproche ? Nous ne le croyons pas.

Combien de nos compatriotes, médecins, notaires, avocats même, produits de l’enseignement classique, portent sur leur conscience, des péchés mortels contre la langue, que durant huit années on leur a enseignée, et en apparence sans la leur apprendre ?

Dans bien des lettres de professionnels, que nous avons vues, l’orthographe et la syntaxe sont odieusement outragées et jamais il nous est venu à l’idée de dénoncer pour cela l’enseignement classique.

Dans ce cas encore le défaut de culture et l’inattention sont les coupables. Une vie d’homme ne suffit pas pour connaître à fond la langue française ; faut-il s’étonner que des gens instruits la déflorent, quand on sait qu’ils ne la cultivent aucunement ?

Nous reviendrons demain sur ce sujet.


l’anglais à l’école primaire — II


« Soleil », 29 septembre 1920.


Si nous ne nous trompons pas, l’école primaire a pour mission de donner à l’enfant qui la fréquente les notions indispensables des connaissances humaines qui lui aideront à gagner honnêtement sa vie.

Ces connaissances pourraient se résumer au catéchisme et à l’histoire sainte, pour ce qui est de l’enseignement religieux, et à la grammaire française, à l’histoire du Canada, à l’histoire universelle, aux quatre opérations de l’arithmétique et à l’anglais pour ce qui est de l’enseignement profane.

Ce qu’il faut donner à notre enfance, c’est le moyen de réussir dans la vie et de faire son salut, et c’est à cela que doit tendre l’enseignement primaire.