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ils pourront, en transformant certaines de leurs écoles, en en ouvrant d’autres, en modifiant convenablement leur mode d’enseignement, cueillir de nouveaux lauriers et accroître leurs titres à la reconnaissance à laquelle les familles canadiennes sont tenues envers eux. Leur mérite n’en sera nullement amoindri, ni leurs œuvres diminuées, et ils auront rendu un immense service à la cause de l’éducation.

F.-X. Ross, ptre.

Le Devoir, 20 septembre 1920.
VI
l’école française en vue du commerce anglais

Nous arrivons maintenant à l’erreur pédagogique dénoncée samedi : L’orientation du programme élémentaire vers l’académie commerciale. C’est une conclusion logique qui découle du fait que les Frères enseignants tenant les écoles complémentaires, qui sont presque toutes, à caractère commercial, cherchent à orienter l’enseignement élémentaire vers ces écoles. On en trouve la preuve dans la plupart des manuels qui sortent de leurs mains, surtout l’arithmétique avec ses problèmes se rapportant au commerce, la comptabilité purement commerciale, et tout spécialement cette suggestion collective qui nous préoccupe, de considérer l’anglais comme matière essentielle aux examens qui couronnent l’école élémentaire. On veut rendre l’école élémentaire plus anglaise, afin de faciliter la tâche aux académies commerciales.

Il me semble suffisamment établi, par ce qui précède, que c’est là une erreur pédagogique, puisque l’école élémentaire ne doit rien sacrifier de la culture générale qui constitue son caractère. Elle ne doit pas se proposer d’orienter vers une carrière spéciale, surtout vers une carrière qui est loin de répondre aux besoins de la masse. Toute tentative dans ce sens est une erreur de direction, et s’obstiner dans cette erreur pourrait avoir pour nous, à l’heure actuelle, les plus graves conséquences.

Surtout, on ne devrait pas poursuivre l’anglicisation du commerce dans nos écoles canadiennes-françaises.

C’est bien là l’erreur la plus désastreuse : établir comme base d’éducation que le commerce est affaire de pure culture anglaise, au point de ne pas donner même la technologie française aux enfants canadiens-français. Mettre comme point de départ à l’éducation de l’enfant que, s’il