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NÎSIMA ET LA DÔCHICHA

tout, d’acquérir la plénitude de juridiction sur tous les habitants du territoire japonais et de supprimer le privilège de l’exterritorialité. Les deux codes, fortement révisés, avaient été promulgués et avaient force de loi, depuis le ler janvier 1882. En 1887, le gouvernement mikadonal avait provoqué l’ouverture de conférences, à Yokohama, entre ses propres délégués et les représentants de toutes les puissances ayant des traités avec l’Empire. Un accord fut projeté sur les bases suivantes : l’intérieur du Japon devait être ouvert dans une période de deux ans après la signature des nouveaux traités ; à l’intérieur, les étrangers seraient soumis à la juridiction japonaise ; les concessions de Yokohama et des autres ports ouverts seraient placées sous la même juridiction trois ans après la signature des traités, à condition que le Japon eût alors constitué des tribunaux dans tous les centres habités par des étrangers. Satisfaction semblait promise au Japon.

Cette espérance produisit, dans tout l’Empire, un renouveau d’enthousiasme pour tout ce qui était européen. « Les romans, dit M. Yamaji Aizan, ne parlèrent plus que des droits de la femme, de la liberté dans l’amour, le tout en un style où les mots anglais étaient accouplés à des mots français… Jamais l’engouement n’avait atteint un tel degré. Les écoles de filles se multiplièrent ; on se mit avec plus d’ardeur que jamais à l’étude de l’anglais et, grâce à cette vogue, de nombreuses recrues vinrent grossir le contingent des bataillons chrétiens. Toyama lui-