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NÎSIMA ET LA DÔCHICHA

l’administration de Kyôto. Il fallait maintenant les intéresser de plus près à l’entreprise. En juillet de cette année, le comte Inoué, ministre des Affaires étrangères, l’invita à sa table, avec les plus hauts dignitaires de l’État, pour lui donner l’occasion de développer devant eux ses projets et ses plans. L’impression produite sur eux fut telle que onze des convives, dont deux membres du cabinet, lui remirent ensemble 116.000 francs. On avait compris qu’il voulait fournir à son peuple ce dont il avait le plus besoin : des hommes au sens plein du mot. Il n’avait guère insisté que sur ce point[1].

En octobre 1889, il se rendit à Tôkyô pour discuter, au ministère de l’Instruction publique, les derniers détails de la fondation qui se préparait. C’est là qu’il devait succomber à la tâche. Il avait une constitution faible. Il l’avait usée de labeur. Il souffrait d’insomnies cruelles et s’alimentait avec peine. Une pneumonie se déclara. Sur son lit, il ne cessait de parler de sa chère Dôchicha : « Nous devons, disait-il, la faire servir à une éducation complète. Il ne faut pas étudier la théologie, la littérature, les sciences pour elles-mêmes, par simple curiosité, pour le plaisir. La seule fin à poursuivre, c’est l’apparition de personnalités vraies et fortes. » Il insistait sur les rapports qui doivent exister entre étudiants et professeurs : « Que ces rapports soient aussi

  1. Nîsima publia dans le Missionary Herald de 1889 (p. 100), un article du plus haut intérêt sur ses projets. Cet article a été traduit dans l’Allgem. Missionszeitschrift, avril 1889, p. 193.