Page:Allier - Le protestantisme au Japon, 1908.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
LE PROTESTANTISME AU JAPON

Il débuta petitement, avec sept ou huit élèves. Mais dès l’année suivante, le succès de l’école était très grand. À la fin de 1889, elle comptait 663 élèves, répartis dans les sections suivantes : école préparatoire, 180 élèves et 14 maîtres ; collège d’instruction secondaire, 397 élèves ; école théologique, 86 étudiants (et pour ces deux dernières sections réunies, 23 professeurs) ; elle était complétée par une école de filles, avec 140 élèves, et un cours d’infirmières gardes-malades suivi par 13 jeunes filles[1].

Nîsima n’avait pas pensé longtemps que cet effort pût suffire. Dès 1882, il publia une brochure : Sur la nécessité de créer une Université libre. Patiemment, il orientait la Dôchicha vers ce qu’il voulait en faire réellement. Peu à peu, les diverses sections supérieures de l’école correspondaient aux facultés qui devaient les remplacer un jour. En 1888, il résolut de tenter l’aventure. Il commença par un appel de fonds. En moins de sept mois, il reçut de ses amis américains 325.000 francs. Il voulait avoir aussi de l’argent japonais afin que sa création ne pût jamais être accusée d’être entièrement entre les mains des étrangers[2]. Heureusement pour lui, il avait l’oreille des progressistes. Depuis trois ans environ qu’il poursuivait avec ténacité son nouveau projet, il avait été soutenu par eux contre la mauvaise volonté de

  1. Annual Report of the American Board of Commissioners for foreign Mission, Boston, 1890, p. 88.
  2. Très peu de temps après son premier appel de fonds, les souscriptions japonaises atteignaient la somme de 10.000 yens : (environ 25.000 francs).